Ces métiers sans lesquels vos projets d’architecture n’existeraient pas !
- agendarchitecture
- il y a 6 jours
- 5 min de lecture
Chez Agendarchitecture Magazine, nous aimons régulièrement donner la parole à ces professionnels sans lesquels aucun projet ne pourrait voir le jour. Après tout, le métier d’architecte est indissociable d’un écosystème d’expertises complémentaires.
Nous avons choisi de rencontrer un bureau de géomètres-experts. Car derrière chaque implantation, chaque état des lieux et chaque contrôle, se cache un savoir-faire discret mais indispensable.
Installée en Wallonie, Sageo est dirigée par Guillaume André, géomètre-expert passionné par son métier et par la collaboration avec les architectes. Avec son équipe pluridisciplinaire : trois géomètres, une assistante administrative/gestionnaire de dossiers et une architecte, il revendique une approche où la précision technique s’allie à la réactivité et à l’écoute.
Un projet réussi commence toujours par un bon relevé
aime-t-il rappeler.

Guillaume ANDRE - Géomètre-expert - SAGEO
Rencontre avec Guillaume André, géomètre-expert et fondateur de Sageo
Guillaume, qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir géomètre-expert ?
Je voulais allier un métier de terrain, rationnel et proche du client final. C’est une réorientation : j’ai d’abord fait des études en économie et travaillé dans la finance. Mais j’avais besoin de concret, d’un métier où on se sent utile dans le secteur de la construction.
Vous insistez souvent sur l’importance du relationnel. Comment cette dimension humaine se traduit-elle dans vos collaborations avec les architectes ?
Je suis convaincu que bien se connaître rend le travail plus efficace, tout en facilitant les échanges et en rendant la collaboration plus agréable. Chez Sageo, nous avons une vraie volonté d’être un partenaire, pas juste un prestataire. Nos clients savent qu’ils peuvent compter sur nous, et comme nous connaissons leur manière de travailler, nous leur fournissons un service adapté à leurs besoins.
Par exemple, les architectes utilisent différemment nos plans : certains les retravaillent, d’autres non. Si on sait comment ils fonctionnent, on peut leur livrer des fichiers directement exploitables donc un vrai gain de temps. Et quand un architecte habituel a une demande urgente, on se mobilise toujours pour l’aider.
Votre équipe réunit des profils variés : géomètres, topographes, architecte. En quoi cette pluridisciplinarité enrichit-elle vos interventions et vos livrables ?
En plus d'être polyvalents, chacun a ses domaines de prédilection :
Florent s’occupe surtout des relevés de bâtiments et des implantations,
François gère les gros relevés de voirie et de cours d’eau,
Marie-Do s’occupe des plus petits dossiers comme les divisions et les bornages, en plus de la gestion administrative,
Joëlle réalise les états des lieux,
et moi, je prends en charge les permis d’urbanisation ou les modifications du relief du sol, en plus de la relation client et de la supervision des missions.
Cette complémentarité nous rend efficaces et polyvalents.
On dit de Sageo qu’elle est particulièrement réactive, partout en Wallonie. Comment organisez-vous cette disponibilité, et qu’est-ce que cela change pour un bureau d’architecture ?
Nous travaillons même sur toute la Belgique pour certains clients. Notre secret, c’est une organisation très souple : nous répartissons nos dossiers entre le court, le moyen et le long terme, ce qui nous permet de libérer du temps pour les urgences.
Nous “préparons les imprévus” en gardant des jours de réserve dans le planning, et nous faisons appel à du renfort ponctuel si nécessaire. Cette flexibilité est très appréciée des architectes qui doivent souvent jongler avec des délais serrés.

Vous utilisez des technologies innovantes comme la photogrammétrie ou le guidage machines 3D. Pouvez-vous partager un exemple concret où ces outils ont réellement fait la différence sur un projet ?
Pour les architectes, la technologie qui a le plus changé notre travail, c’est le scanner 3D. Lorsqu’un bâtiment doit être relevé pour une rénovation, nous le scannons entièrement : en un temps record, nous obtenons un clone numérique sous forme de nuage de points.
Selon la demande, nous pouvons soit transmettre le nuage brut, soit redessiner les vues en plan, coupes ou élévations, voire modéliser le bâtiment en 3D. L’architecte peut ainsi travailler sur des données fiables et exhaustives. Et s’il lui faut plus tard un détail complémentaire, nous pouvons le retrouver dans le nuage sans devoir retourner sur place.
La photogrammétrie est surtout utile pour les dossiers de patrimoine, quand il faut visualiser chaque pierre ou détail de façade ou quand un clone numérique complet n'est pas nécessaire (juste les façades par exemples).
Quant au guidage 3D, il s’adresse aux engins de terrassement : nous créons un modèle 3D géoréférencé du terrain (parking, route, bassin d’orage, etc.) que l’engin utilise ensuite pour exécuter son travail de façon quasi autonome, avec une précision optimale.
L’implantation et le contrôle sont souvent perçus comme des aspects purement techniques. Comment réussissez-vous à les rendre clairs, concrets et utiles pour les architectes ?
C’est vrai, ces étapes sont souvent vues comme une simple formalité administrative. Pourtant, elles sont essentielles. Une implantation, c’est le lien entre la conception de l’architecte, le permis délivré par l’administration et le travail de l’entrepreneur.
Nous veillons à être réactifs — une fois la décision de démarrer prise, tout le monde est pressé — et à produire des procès-verbaux d’implantation clairs.
Ils doivent permettre à la commune de vérifier les cotes et à l’entrepreneur de comprendre à quoi correspondent les axes matérialisés.
Pas d’ambiguïté, pas de risque d’erreur : nos PV et croquis sont conçus pour éviter toute mauvaise interprétation.
Les états des lieux avant travaux et les plans “as-built” sont devenus incontournables. Quels conseils donneriez-vous aux architectes pour en tirer pleinement profit et éviter litiges ou retards de chantier ?
Dès qu’il y a des travaux lourds dans un bâtiment mitoyen, je recommande de faire un état des lieux contradictoire.
Le plus simple, c’est d’obtenir directement les coordonnées des voisins via le client ou lors d’une visite sur place. Sinon, il faut passer par courrier postal et recommandé — une procédure longue et parfois sans réponse.
Concernant les plans as-built, ils sont encore rares dans les immeubles petits et moyens mais Leur importance grandit avec le développement du BIM qui exige une parfaite correspondance entre la maquette numérique et la réalité construite. Ils sont aussi de plus en plus fréquents dans les travaux de voirie et d’équipements.
Vous accompagnez aussi des dossiers de permis d’urbanisation. Comment travaillez-vous main dans la main avec les architectes et urbanistes dans ces projets de plus grande ampleur ?
Nous intervenons à toutes les étapes d’un permis d’urbanisation :
relevés topographiques de départ pour l’étude du bureau d’architectes ou de paysagistes,
études techniques (voiries, égouttage, réseaux, métrés, cahiers des charges),
renfort à la production des plans et documents administratifs,
suivi de la partie technique du chantier, appels d’offres et direction de travaux,
jusqu’aux plans de division et de vente des lots.
Quand les clients viennent directement chez nous, nous collaborons souvent avec un architecte ou un paysagiste pour concevoir le projet dans sa globalité.
Vous êtes assermenté et inscrit au Conseil fédéral des géomètres-experts. En quoi cette reconnaissance officielle apporte-t-elle une sécurité supplémentaire aux projets et aux clients ?
Être inscrit au Conseil fédéral et assermenté, c’est une garantie d’impartialité et de compétence. Pouravoir accès à la profession, il faut un diplôme adéquat, une assurance professionnelle et prêté serment. Il faut par ailleurs suivre une formation continue tout au long de sa carrière.
Cette reconnaissance prend tout son sens dans les missions liées à la propriété (divisions, bornages, états des lieux contradictoires) ou les procès-verbaux d’implantation.
C’est aussi une assurance supplémentaire pour le client : il sait que nous sommes encadrés, formés et couverts.
Si vous deviez résumer en une phrase la valeur ajoutée de Sageo pour un architecte, quelle serait-elle ?
Nous sommes un partenaire efficace, réactif et orienté solution.
Notre mission : permettre aux auteurs de projet de se baser sur des données fiables, avec une communication claire et proactive à chaque étape.
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